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World News And Tendencies
24 juillet 2007

Fin de l'histoire?

Les infirmières et le médecin libres à Sofia

SOFIA (Reuters) - Après huit années de prison en Libye, les cinq infirmières bulgares et le médecin d'origine palestinienne sont rentrés à Sofia après avoir été libérés grâce à un accord avec l'UE qui devrait permettre à Tripoli de normaliser ses relations avec les capitales occidentales.

Les conditions du dénouement heureux de cette affaire qui empoisonnait les relations entre la Bulgarie, l'UE et la Libye demeuraient floues dans l'immédiat, tandis qu'en France, l'opposition s'interrogeait sur l'intervention de Cécilia Sarkozy et Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée.

Tous les deux se trouvaient en compagnie de la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, à bord de l'avion de la République française qui s'est posé sur le tarmac de l'aéroport de Sofia, où les cinq infirmières et le médecin ont retrouvé leurs proches.

Condamnés à mort en mars 2004 pour avoir inoculé le virus du sida à des centaines d'enfants libyens - peine commuée la semaine dernière en prison à vie -, les six ont d'emblée été graciés mardi par le président bulgare.

De source proche de la Commission européenne, on précise que Ferrero-Waldner a signé un accord entre la Libye et l'UE portant sur une aide médicale et sur la coopération politique qui a permis de débloquer la situation, et ouvert la voie au rapatriement des six détenus.

"PRECISER LE ROLE DE CHACUN"

A Paris, Nicolas Sarkozy a déclaré que ni l'Europe ni la France n'avaient versé de "contribution financière" à la Libye en échange de la libération. Il a par ailleurs tenu à "remercier très chaleureusement les autorités qataries pour leur médiation et leur intervention humanitaire".

Louant le travail "remarquable" de son épouse, qui s'est rendue dimanche en Libye, le chef de l'Etat a précisé que celle-ci avait eu plusieurs échanges avec le numéro un libyen, Mouammar Kadhafi, mais qu'elle ne ferait "aucune déclaration" et ne s'attarderait pas sur "le détail des choses".

"Ca a été très difficile", a simplement confié à France 2 sur le tarmac de Sofia Cécilia Sarkozy, qui a dit ne pas avoir dormi "depuis 45 heures".

Le PS s'est interrogé dans un communiqué sur "la conduite et l'organisation de la diplomatie française" et a souhaité, comme la secrétaire nationale du Parti communiste Marie-George Buffet, que "soient précisés le rôle et la responsabilité de chacun".

Dans l'immédiat, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il se rendrait dès mercredi à Tripoli, un déplacement qu'il a directement lié à la libération des infirmières et du médecin, naturalisé bulgare depuis le mois dernier.

Le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, a également souligné que les relations de l'UE avec la Libye étaient "dans une large mesure bloquées par cette affaire".

La résolution de ce problème est donc une étape cruciale du retour de la Libye "dans le concert des nations" après que Tripoli eut accepté en mars 2003 d'indemniser les familles des victimes de l'attentat de Lockerbie de 1998 et en décembre de la même année d'abandonner ses programmes d'armes de destruction massives.

"UN PROBLEME DELICAT DE REGLE POUR KADHAFI"

Au-delà de l'accord de partenariat avec l'Union européenne, la libération des infirmières et du médecin devrait également favoriser les relations entre Tripoli et Washington.

Le département d'Etat a estimé que ce dénouement "aiderait certainement à l'avènement de relations normales entre la Libye et le reste du monde".

"C'était un obstacle majeur à l'amélioration des relations car c'était un des principaux points empêchant les Américains d'avoir des relations diplomatiques totales", a estimé George Joffe, spécialiste de l'Afrique du Nord.

"Pour Kadhafi, c'est un problème délicat de réglé, ce qui est important quand on cherche à prouver au monde qu'on est quelqu'un avec qui on peut négocier."

C'est un ensemble de secteurs de l'économie libyenne, du tourisme au commerce, qui devrait profiter du règlement de la crise des infirmières bulgares.

En premier lieu, ce sont aussi les majors de l'industrie pétrochimique qui devraient bénéficier d'un accès facilité aux gisements d'hydrocarbures libyens.

Amnesty International a salué la libération des six et exhorté Tripoli à réformer son système judiciaire.

Ils avaient été condamnés à mort en mai 2004 après avoir été reconnus coupables d'avoir inoculé sciemment le virus du sida à 426 enfants libyens lorsqu'ils travaillaient dans un hôpital pour enfants de Benghazi au début des années 1990.

Ils ont nié en bloc les accusations portées contre eux, affirmant que les conditions d'hygiène déplorables à Benghazi étaient à l'origine de la contamination. Ils ont en outre affirmé que leurs aveux leur avaient été extorqués sous la torture.

Les familles des enfants contaminés ont reçu des indemnités s'élevant à plusieurs centaines de millions de dollars, des sommes tirées d'un fonds mis en place par la Fondation Kadhafi.

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