ékin a rendu public, lundi 5 juin, son premier plan de lutte contre le changement climatique. Son
maître-mot : l'"harmonie". Harmonie entre la nécessaire lutte contre le réchauffement et "les stratégies
de développement" de la Chine, qui restent la priorité du régime. "Les priorités d'un pays développé sont un développement fiable et l'éradication de la pauvreté", peut-on lire dans ce Livre blanc, premier document
officiel chinois à intégrer les problématiques du réchauffement climatique.
Pas d'objectif contraignant dans ce plan. Le document préconise, par exemple, de mettre l'accent
sur des mesures d'économie d'énergie, sur l'adaptation de l'agriculture aux nouvelles contraintes
climatiques et sur la reforestation, mais ne fixe pas d'objectif chiffré à ces mesures.
Largement dépendant du charbon, Pékin devrait dépasser les Etats-Unis, cette année ou l'année
prochaine, au rang de premier émetteur mondial de dioxyde de carbone, principal gaz industriel
à effet de serre.
RESPONSABILITÉ DES PAYS DÉVELOPPÉS
"Même si nous n'avons pas fixé d'objectif précis de réduction du CO2, notre objectif global d'économiser
l'énergie est sans équivoque", a assuré, lundi, lors d'une conférence de presse, Ma Kai, ministre chargé
de la Commission nationale pour la réforme et le développement (CNRD), principal organe de
planification économique.
Le Livre blanc note aussi que ce sont les pays développés qui doivent assumer la responsabilité du réchauffement climatique puisqu'ils sont responsables, selon Ma Kai, de 95 % des émissions de
CO2 "de l'industrialisation à 1950" et de 77 % de "1950 à 2000".
La publication de ce plan intervient à deux jours de l'ouverture du sommet du G8 en Allemagne,
auquel assistera le président chinois, Hu Jintao, et au cours duquel le réchauffement climatique sera largement évoqué. Les principaux pays émergents – le Brésil, le Mexique, la Chine, l'Inde et
l'Afrique du Sud – ont été invités au sommet dans le cadre d'un dialogue élargi.
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