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World News And Tendencies
6 juin 2007

Tout nu et tout chtarbé..

Sportifs ou loufoques à l'assaut de l'Everest

Par Sam TAYLOR

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KATMANDOU (AFP) - La saison printanière des ascensions de l'Everest s'est achevée sur une série de records allant de l'authentique performance sportive à l'exploit farfelu.

Fin mai, 514 alpinistes s'étaient hissés au sommet de la plus haute montagne du monde (8.848 mètres d'altitude) située entre le Népal et le Tibet. Ils n'ont jamais été aussi nombreux depuis que le toit du monde a été conquis pour la première fois le 29 mai 1953 par le Néo-Zélandais Edmund Hillary et le Népalais Tenzing Norgay.

En 54 ans, plus de 3.500 personnes ont réussi à "faire" l'Everest, par la voie Sud, la plus facile, venant du Népal ou par la face Nord en partant du Tibet.

Mais si elle attire d'authentiques sportifs, cette montagne légendaire voit également défiler quelques "phénomènes".

La palme du plus farfelu échoit à un Néerlandais, connu pour ses balades dans la neige et la glace en short, sandales et torse nu. Après avoir renoncé il y a quelques jours pour cause d'orteils gelés, Wim Hof, alias l'"homme de glace", a promis de s'attaquer de nouveau à l'Everest en 2008.

Il avait "calé" à 7.400 mètres d'altitude. Âgé de 48 ans, il compte à son actif un semi-marathon en petite tenue et pieds nus au-delà du Cercle arctique.

Un Norvégien sans bras s'est aussi risqué à grimper sur le toit du monde tandis qu'un Irlandais aveugle a couru le marathon annuel en hommage aux pionniers Edmund Hillary et Tenzing Norgay. Une course de fond remportée cette année par un paysan népalais et un photographe français.

Enfin, dans le registre de l'exploit "technologique", un Britannique a signé une première historique en haut de l'Everest en téléphonant depuis son portable, reliant à un réseau mobile l'une des dernières régions au monde qui en étaient coupées.

"D'une certaine manière, tout cela est devenu un cirque", ironise Elizabeth Hawley, une Américaine installée au Népal depuis 40 ans. "Dans le temps, les alpinistes savaient ce que grimper voulait dire. Ceux engagés dans ces expéditions commerciales ne peuvent pas grimper du tout", déplore cette chroniqueuse de l'alpinisme himalayen.

Mais des sportifs accomplis ont aussi défié les lois de la nature, à la faveur de la très courte fenêtre printanière pour tenter l'ascension de l'Everest.

Un Japonais de 71 ans a réussi à gravir la "montagne sainte" (Devgiri en sanskrit) remportant au passage le titre d'alpiniste le plus âgé. A l'inverse, une Américaine de 19 ans est devenue la plus jeune étrangère à réaliser la même performance. Un sherpa népalais a battu son propre record du monde en y grimpant pour la 17e fois. Et une Italienne de 46 ans est devenue la première femme au monde à avoir vaincu dix sommets de plus de 8.000 mètres.

Mais l'Everest a aussi tué, comme tous les ans. Un Népalais, deux Sud-Coréens, deux Japonais, un Tchèque et un Italien y ont perdu la vie, s'ajoutant aux 210 morts depuis 1921, selon l'association pour l'alpinisme au Népal.

Enfin, affluence oblige, l'Everest risque de devenir la poubelle la plus élevée au monde. Depuis sept ans, un Japonais passe derrière les alpinistes pour ramasser leurs déchets. Cette année, il a encore collecté 500 kg de boîtes de conserve, tentes usagées, nourriture avariée et médicaments périmés, mais a trouvé le massif "plus propre". Depuis 2000, il a accumulé près de neuf tonnes d'ordures.

Pour s'assurer que les montagnards redescendent bien avec leurs déchets, bouteilles d'oxygène et autres cordages, le ministère népalais du Tourisme a imposé une nouvelle dîme: un "acompte" de 4.000 dollars qui vient s'ajouter aux 25.000 dollars du permis d'escalade.

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