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l y avait les parcs animaliers, les vignobles du Cap, les montagnes du Drakensberg ou les plages de l'océan Indien. Bientôt, l'Afrique du Sud aura une nouvelle attraction touristique : le roi des Zoulous. Goodwill Zwelithini, vêtu de ses traditionnelles peaux de bêtes, pourrait recevoir les touristes en audience dans l'un de ses palais spécialement aménagé pour les visiteurs.
Il faut en effet que la royauté génère un peu d'argent. Goodwill Zwelithini, le roi des Zoulous, dépense sans compter aux frais du contribuable sud-africain. Son train de vie, l'entretien de sa famille - six femmes et vingt-sept enfants - et de ses palais sont à la charge du gouvernement du Kwazoulou-Natal. A l'avenir, les autorités provinciales, agacées par les extravagances du palais, voudraient que le roi s'émancipe. La loi régissant les finances du royaume doit être modifiée dans les jours qui viennent.
Le budget accordé à la cour est, cette année, de 36,47 millions de rands (3,8 millions d'euros), dont 20 millions pour l'usage privé du roi et sa famille, 14 millions pour l'entretien et la rénovation des palais et 2 millions pour les fermes royales. Laissées quasiment à l'abandon, ces fermes sont depuis peu réhabilitées dans le même objectif : assurer un revenu au royaume. Car les tensions sont de plus en plus grandes entre la cour et les autorités locales.
UNE MERCEDES POUR CHAQUE "REINE"
En 2006, le royaume a dépensé 3,2 millions de rands pour l'achat de six Mercedes, une pour chaque "reine". Non seulement les critiques sont de plus en plus dures sur la façon dont est dépensé le budget royal, mais aussi sur les dépassements budgétaires : entre 3 et 4 millions de rands chaque année. A l'avenir, les finances de la monarchie devraient être gérées par une société recevant des fonds de l'Etat et des revenus propres.
Le roi des Zoulous, descendant de Shaka, l'impitoyable guerrier qui fit l'unité de la "nation zouloue", n'a pas de rôle politique. Il est le garant des traditions et exerce sur son peuple une autorité morale. Les Zoulous représentent quelque 10 millions de sujets, soit un quart de la population sud-africaine.
L'idée de développer le tourisme ne semble pas déplaire au monarque et le "département des affaires royales" a déjà des projets. L'un des palais, l'Enyokeni Palace, sera ouvert au public. Le roi pourrait y accorder des audiences aux touristes, selon le directeur du département des affaires royales, Vusi Shongwe. Le lieu abrite une importante fête traditionnelle, la Reed Dance, "la danse des roseaux", durant laquelle des dizaines de jeunes filles venues de tout le royaume dansent seins nus.
Sur le trône depuis 1971, Goodwill Zwelithini s'est employé, depuis la fin de l'apartheid, à faire revivre les traditions, fêtes, et cérémonies et a toujours estimé que la mise en valeur de la culture zouloue était aussi un atout économique. |