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Daft Punk à Bercy jeudi: les parrains de toute une génération électronique

Par Paul RICARD

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PARIS (AFP) - Dix ans après la parution de son premier album, "Homework", pierre angulaire dans l'histoire des musiques électroniques, le duo masqué Daft Punk remplira jeudi soir le Palais omnisports de Paris-Bercy aux côtés de représentants d'une jeune génération qui lui doit beaucoup.

Daft Punk, composé de Thomas Bangalter et de Guy-Manuel de Homem Christo, 32 ans chacun, a fait son retour sur scène en avril 2006 après une parenthèse de huit ans, pour une tournée mondiale qui a débuté aux Etats-Unis et est passée par les Eurockéennes de Belfort l'an dernier. Le dernier concert parisien du duo, qui jouera également à Nîmes le 26 juin prochain, remonte à fin 1997.
Aux côtés d'autres groupes et artistes comme Air, Cassius ou Etienne de Crécy, Daft Punk a signé à la fin des années 90 l'acte de naissance de la désormais défunte "French Touch", la techno-house à la française, qui a conquis le monde à cette époque.
Le nom Daft Punk ("punk débile") vient d'une expression qu'avait employée le journal britannique Melody Maker pour qualifier la musique du premier groupe (rock) du duo, Darlin', au début des années 90.
A sa sortie début 1997, "Homework" a fait l'effet d'une petite révolution. Dominé par les morceaux "Around the world" ou "Da funk", il mettait en avant une techno-house ludique et festive, qui lorgnait vers les berceaux de ce genre musical, Chicago ou Detroit, mais se nourrissait aussi de pop, de rock et de groove.
Ce disque a contribué à donner à la France une visibilité internationale en matière de musique et à ouvrir la techno et la house à un plus large public.
Maître dans l'art du contre-pied, Daft Punk a enchaîné avec "Discovery" en 2001. Un album baroque, luxuriant et alors sous-estimé, car il brassait des styles jugés moins nobles par les puristes, disco ou hard-rock FM à la Van Halen.
Il a été suivi par un troisième album, "Human after all", en 2005, un an avant la sortie de l'anthologie "Musique Vol. 1".
Daft Punk peut aussi se prévaloir d'un grand sens de la communication et d'une identité visuelle forte. Le duo, qui a vendu en tout quelque 6 millions d'albums dans le monde dont 1,5 en France, ne se présente pas à visage découvert en public et arbore des masques de robots.
Une identité marquée par la culture manga: en 2003, les deux hommes ont sorti le dessin animé "Interstella 5555", conçu en collaboration avec le Japonais Leiji Matsumoto, le créateur d'Albator. Les images de ce film sans parole se superposent aux musiques de "Discovery".
Depuis dix ans, l'influence de Daft Punk sur la scène électronique internationale ne s'est pas démentie. A Bercy, les deux hommes, qui font figure de parrains bien qu'ils ne soient que de jeunes trentenaires, seront précédés par le groupe anglais Klaxons et les Parisiens Kavinsky et Sebastian.
Ces derniers appartiennent à une génération que Daft Punk a contribué à faire naître, au même titre que la sensation électro du moment, Justice, autre duo français souvent présenté comme son successeur.
Par ailleurs, le cinéma du Panthéon à Paris programme tous les samedis à minuit et en exclusivité le premier long métrage réalisé par le duo, "Daft Punk's Electroma", oeuvre expérimentale présentée en 2006 au Festival de Cannes, à la Quinzaine des réalisateurs.
Enfin, l'hebdomadaire Les Inrockuptibles édite un hors série très complet sur Daft Punk, accompagné d'un CD et vendu 9,90 euros.